RESSOURCES CULTE À LA MAISON : DIMANCHE 27 DÉCEMBRE
MOT D'ACCUEIL
Ouvrons nos cœurs ! En Christ, Dieu est parmi-nous.
Ouvrons nos oreilles ! Il est la Parole faite chair.
Il est venu parmi nous, il est venu en nous apportant la grâce et la paix
Ouvrons nos cœurs ! En Christ, Dieu est parmi-nous.
Ouvrons nos oreilles ! Il est la Parole faite chair.
Il est venu parmi nous, il est venu en nous apportant la grâce et la paix
Maintenant, il est juste et bon,
c’est notre joie et notre salut,
de te rendre grâce, Dieu fidèle,
et de célébrer ta louange par Jésus, ton Messie.
En lui s’achevé l’attente du peuple élu,
en lui se résume l’espérance de tout homme. Oui, le Roi est venu,
mais le Royaume est encore à venir.
Oui, le Roi est venu,
et son règne, déjà̀, comme un ferment secret, soulevé notre vie.
Veilleurs dans la nuit,
nous scrutons les ténèbres
pour annoncer le jour nouveau,
et devançant la première lueur de l’aube, avec les anges et tous les saints,
nous chantons ta gloire.
c’est notre joie et notre salut,
de te rendre grâce, Dieu fidèle,
et de célébrer ta louange par Jésus, ton Messie.
En lui s’achevé l’attente du peuple élu,
en lui se résume l’espérance de tout homme. Oui, le Roi est venu,
mais le Royaume est encore à venir.
Oui, le Roi est venu,
et son règne, déjà̀, comme un ferment secret, soulevé notre vie.
Veilleurs dans la nuit,
nous scrutons les ténèbres
pour annoncer le jour nouveau,
et devançant la première lueur de l’aube, avec les anges et tous les saints,
nous chantons ta gloire.
LECTURE BIBLIQUE
Luc 2: 22-40
Puis, une fois passé le temps prescrit par la Loi de Moïse pour leur purification, les parents de Jésus l’emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. En effet, il est écrit dans la Loi du Seigneur :
Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur.
Ils venaient aussi offrir le sacrifice requis par la Loi du Seigneur : une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons.
Il y avait alors, à Jérusalem, un homme appelé Siméon. C’était un homme juste et pieux ; il vivait dans l’attente de la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. L’Esprit Saint lui avait révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie, l’Envoyé du Seigneur.
Poussé par l’Esprit, il vint au Temple. Quand les parents de Jésus apportèrent le petit enfant pour accomplir les rites qu’ordonnait la Loi, Siméon le prit dans ses bras et loua Dieu en disant :
Maintenant, Seigneur, |tu laisses ton serviteur
s’en aller en paix : |tu as tenu ta promesse ;
car mes yeux ont vu |le salut qui vient de toi,
et que tu as suscité |en faveur de tous les peuples :
il est la lumière |pour éclairer les nations,
il sera la gloire |d’Israël ton peuple.
Le père et la mère de Jésus étaient émerveillés de ce qu’il disait de lui.
Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Sache-le : cet enfant est destiné à être, pour beaucoup en Israël, une occasion de chute ou de relèvement. Il sera un signe qui suscitera la contradiction : ainsi seront dévoilées les pensées cachées de bien des gens. Quant à toi, tu auras le cœur comme transpercé par une épée.
Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très âgée. Dans sa jeunesse, elle avait été mariée pendant sept ans, puis elle était devenue veuve et avait vécu seule jusqu’à quatre-vingt-quatre ans. Elle ne quittait jamais le Temple où elle servait Dieu, nuit et jour, par le jeûne et la prière. Elle arriva, elle aussi, au même moment ; elle louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient que Dieu délivre Jérusalem.
Après avoir accompli tout ce que la Loi du Seigneur ordonnait, Marie et Joseph retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur village. Le petit enfant grandissait et se développait. Il était plein de sagesse, et la grâce de Dieu reposait sur lui.
Luc 2: 22-40
Puis, une fois passé le temps prescrit par la Loi de Moïse pour leur purification, les parents de Jésus l’emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. En effet, il est écrit dans la Loi du Seigneur :
Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur.
Ils venaient aussi offrir le sacrifice requis par la Loi du Seigneur : une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons.
Il y avait alors, à Jérusalem, un homme appelé Siméon. C’était un homme juste et pieux ; il vivait dans l’attente de la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. L’Esprit Saint lui avait révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie, l’Envoyé du Seigneur.
Poussé par l’Esprit, il vint au Temple. Quand les parents de Jésus apportèrent le petit enfant pour accomplir les rites qu’ordonnait la Loi, Siméon le prit dans ses bras et loua Dieu en disant :
Maintenant, Seigneur, |tu laisses ton serviteur
s’en aller en paix : |tu as tenu ta promesse ;
car mes yeux ont vu |le salut qui vient de toi,
et que tu as suscité |en faveur de tous les peuples :
il est la lumière |pour éclairer les nations,
il sera la gloire |d’Israël ton peuple.
Le père et la mère de Jésus étaient émerveillés de ce qu’il disait de lui.
Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Sache-le : cet enfant est destiné à être, pour beaucoup en Israël, une occasion de chute ou de relèvement. Il sera un signe qui suscitera la contradiction : ainsi seront dévoilées les pensées cachées de bien des gens. Quant à toi, tu auras le cœur comme transpercé par une épée.
Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très âgée. Dans sa jeunesse, elle avait été mariée pendant sept ans, puis elle était devenue veuve et avait vécu seule jusqu’à quatre-vingt-quatre ans. Elle ne quittait jamais le Temple où elle servait Dieu, nuit et jour, par le jeûne et la prière. Elle arriva, elle aussi, au même moment ; elle louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient que Dieu délivre Jérusalem.
Après avoir accompli tout ce que la Loi du Seigneur ordonnait, Marie et Joseph retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur village. Le petit enfant grandissait et se développait. Il était plein de sagesse, et la grâce de Dieu reposait sur lui.
PRÉDICATION
Les conditions de l’écriture de l’évangile de l’enfance chez Luc
Luc écrit son évangile dans les années 60. Période de crise, de conflits, de remise en question de la foi d’Israël, avant la tempête de la destruction du temple en 70 et des répressions contre les chrétiens. Comme il le raconte dans les actes, il a voyagé avec Paul, a rencontré beaucoup de témoins directs du Christ qui lui ont raconté plein d’histoires extraordinaires à propos du messie. Le manuscrit de Matthieu circule déjà mais Luc ne veut pas le copier mot à mot mais en reprend des passages en les « améliorant ». Parmi ses autres sources, certaines sont écrites, d’autres sans doute orales. Et pourquoi Luc ne tiendrait-il pas l’histoire de la naissance, le recensement, la crèche, les bergers de Marie elle-même ? Il aurait pu la rencontrer en Galilée à la fin de sa vie. C’est ce qui lui permet de raconter une histoire de la naissance totalement différente de celle de Matthieu.
Luc aime écrire et il est poète à ses heures. Les hymnes des deux premiers chapitres (de l’annonce à Zacharie au cantique de Siméon en passant par le Magnificat) sont-ils la reprise d’hymnes existants, écrits ou transmis oralement, chantés dans les assemblées de premiers chrétiens, ou l’œuvre de Luc seul ? Nous ne pouvons pas le dire mais nous pouvons faire deux remarques :
Luc présente ce cousinage entre Jean et Jésus. Le parallèle est évident : ils sont tous deux de lignée davidique et sacerdotale, leur naissance est miraculeuse, tous deux participent de l’annonce de la venue du messie et tous deux vont finir tragiquement en s’opposant aux autorités.
Luc insiste sur le pont construit entre l’ancienne et la nouvelle alliance par Jésus et Jean. Au moment où Luc écrit (60-70), la rupture entre les premières Eglises chrétiennes et la synagogue est consommée et Jésus est au ban d’Israël. Or les hymnes insistent sur le lien avec la tradition juive et l’AT. Donc, pour Frédéric Godet, qui a écrit un commentaire de Luc qui fait référence, l’auteur n’a pu transcrire ces poèmes qu’à partir d’écrit familiaux «Intuitions naïves de l’espérance chrétienne primitive, les premiers bégaiements de l’évangile encore enveloppés dans les langes du judaïsme ». (Godet p 217)
Et tout cela nous donne un récit merveilleux et plein de rebondissements. Un vrai roman !
Une famille parfaite
Dans l’évangile de l’enfance, Luc nous décrit la sainte famille. On dirait aujourd’hui une famille parfaite. Cette famille qui nous faisait rêver, mon épouse et moi : le père et la mère emmenant leurs enfants qui ne bronchaient pas, tous de robes à smocks et de bien coiffés la raie sur le côté pour les garçons, arrivant à la messe ou au culte le dimanche matin. Et qui plus est, les enfants ne bougeant pas de leur chaise pendant que les nôtres couraient partout ! Chez Luc, Marie, certes est enceinte hors mariage, mais elle n’y est pour rien et Joseph l’« accueille » avec amour, Marie, toujours parfaite, sourire marial au bord des lèvres, qui ne met personne dehors de l’étable quand elle mourait de fatigue et qu’elle n’avait qu’une envie c’était de dormir, Joseph souriant à tout le monde et le petit Jésus gazouillant au milieu de ce grand bazar ! Ils vont suivre tous les rites religieux, présentation au temple, circoncision, offrande d’animaux, limitée comme leurs moyens de jeunes pas encore mariés. Et Jésus de retour en Galilée, grandissant, devenant fort, rempli de sagesse, plein de la grâce de Dieu. Tout bien comme il faut ! Et à douze ans, fuguant pour écouter les docteurs de la Loi dans le temple. Un enfant comme on aurait aimé : intelligent, gentil, sage, pratiquant ! Mais c’est l’évangile de l’enfance, Luc en rajoute juste un petit peu...
Nos enfants et nous sommes plein de contradictions et l’évangile les révèle. Mais Jésus en s’approchant de nous, nous autorise à les assumer.
Siméon et Anne
Mais venons-en à l’histoire d’Anne et Siméon, personnages clés de notre évangile du jour.
Ce sont deux personnages en marge du temple. Ni prêtre, ni rabbi, mais piliers du temple. Siméon est de toutes les célébrations mais semble avoir une vie extérieure alors qu’Anne est au temple jour et nuit. C’est une « sainte femme », veuve non remariée depuis des lustres donc admirable pour les standards sociaux de l’époque. Luc avait surtout besoin d’eux deux pour montrer qu’il existait dans le monde juif des gens extrêmement pieux qui pouvaient, en reconnaissant Jésus comme messie, participer à l’aventure de cette nouvelle Eglise. Le cantique de Siméon s’est sans doute transmis de témoin en témoin, mais personne n’a retenu celui d’Anne, peut-être a-t-elle tout simplement chanté un psaume ou repris celui de Siméon, mais son propos est le même.
Cela devrait nous faire réfléchir. Peut-être que l’Eglise ce n’est pas que le Conseil Presbytéral et le noyau dur de nos paroissiens. Peut-être qu’il se trouve des gens qui sont en marge de nos cercles restreints qui sont des pierres indispensables, incontournables de nos communautés et que nous aurions intérêt à les écouter, à les associer, à les suivre sur des chemins dans l’inconnu.
Siméon chante qu’il a vu le salut : Cet enfant est la source de la libération définitive, perspective pour aujourd’hui d’une vie indépendante des contraintes imposées par l’économie, les déterminants sociaux, les marqueurs qui nous enferment. Autonomie acquise en Christ. Tout est accompli, criera-t-il en mourant. C’est ce que veut dire Siméon quand il dit qu’il peut aller en paix, il peut mourir, il savait que cela allait arriver et maintenant, c’est bon, il lâche prise.
Ce salut est pour le monde. L’universalité du salut est une notion révolutionnaire pour la synagogue qui jusqu’alors résonnait dans le cadre du monde juif, dans une espèce d’entre soi où l’on ne se mélange pas. L’ouverture à l’universel se trouvait déjà chez Paul et dans les actes, Luc en raconte les effets. Et cela sera repris dans les évangiles. Sans oublier Israël, « pour sa gloire ». On dirait aujourd’hui, que le salut annoncé au monde fait parler en bien d’Israël. La bonne nouvelle, c’est quand même la suite de l’histoire du peuple de Dieu, du temps d’Abraham jusqu’à nous.
Aller en paix...
Frères et sœur, nous avons vécu certes un drôle de Noël, entre deux confinements où nous avons été pour de bonnes raisons coupés physiquement des autres, de notre famille même. Nous avons réentendu, en direct ou grâce aux ondes radio la nativité, ses lumières, ses couleurs, à travers nos yeux d’enfants émerveillés. Après des jours où on ne parle que de virus, de maladie, de mort parfois, de crise économique et de chômage, de terrorisme, nous repartons en paix, car nous avons vu le salut, comme Siméon, dans le bébé de la crèche. Ce qui nous attend dans les jours à venir n’est pas forcément drôle, mais dans les difficultés que nous allons rencontrer, nous sommes par avance consolés.
Bienheureux Siméon. Bienheureuse Anne. Alors nous pouvons chanter avec eux : Laisse-moi désormais, Seigneur aller en paix...
AMEN
Les conditions de l’écriture de l’évangile de l’enfance chez Luc
Luc écrit son évangile dans les années 60. Période de crise, de conflits, de remise en question de la foi d’Israël, avant la tempête de la destruction du temple en 70 et des répressions contre les chrétiens. Comme il le raconte dans les actes, il a voyagé avec Paul, a rencontré beaucoup de témoins directs du Christ qui lui ont raconté plein d’histoires extraordinaires à propos du messie. Le manuscrit de Matthieu circule déjà mais Luc ne veut pas le copier mot à mot mais en reprend des passages en les « améliorant ». Parmi ses autres sources, certaines sont écrites, d’autres sans doute orales. Et pourquoi Luc ne tiendrait-il pas l’histoire de la naissance, le recensement, la crèche, les bergers de Marie elle-même ? Il aurait pu la rencontrer en Galilée à la fin de sa vie. C’est ce qui lui permet de raconter une histoire de la naissance totalement différente de celle de Matthieu.
Luc aime écrire et il est poète à ses heures. Les hymnes des deux premiers chapitres (de l’annonce à Zacharie au cantique de Siméon en passant par le Magnificat) sont-ils la reprise d’hymnes existants, écrits ou transmis oralement, chantés dans les assemblées de premiers chrétiens, ou l’œuvre de Luc seul ? Nous ne pouvons pas le dire mais nous pouvons faire deux remarques :
Luc présente ce cousinage entre Jean et Jésus. Le parallèle est évident : ils sont tous deux de lignée davidique et sacerdotale, leur naissance est miraculeuse, tous deux participent de l’annonce de la venue du messie et tous deux vont finir tragiquement en s’opposant aux autorités.
Luc insiste sur le pont construit entre l’ancienne et la nouvelle alliance par Jésus et Jean. Au moment où Luc écrit (60-70), la rupture entre les premières Eglises chrétiennes et la synagogue est consommée et Jésus est au ban d’Israël. Or les hymnes insistent sur le lien avec la tradition juive et l’AT. Donc, pour Frédéric Godet, qui a écrit un commentaire de Luc qui fait référence, l’auteur n’a pu transcrire ces poèmes qu’à partir d’écrit familiaux «Intuitions naïves de l’espérance chrétienne primitive, les premiers bégaiements de l’évangile encore enveloppés dans les langes du judaïsme ». (Godet p 217)
Et tout cela nous donne un récit merveilleux et plein de rebondissements. Un vrai roman !
Une famille parfaite
Dans l’évangile de l’enfance, Luc nous décrit la sainte famille. On dirait aujourd’hui une famille parfaite. Cette famille qui nous faisait rêver, mon épouse et moi : le père et la mère emmenant leurs enfants qui ne bronchaient pas, tous de robes à smocks et de bien coiffés la raie sur le côté pour les garçons, arrivant à la messe ou au culte le dimanche matin. Et qui plus est, les enfants ne bougeant pas de leur chaise pendant que les nôtres couraient partout ! Chez Luc, Marie, certes est enceinte hors mariage, mais elle n’y est pour rien et Joseph l’« accueille » avec amour, Marie, toujours parfaite, sourire marial au bord des lèvres, qui ne met personne dehors de l’étable quand elle mourait de fatigue et qu’elle n’avait qu’une envie c’était de dormir, Joseph souriant à tout le monde et le petit Jésus gazouillant au milieu de ce grand bazar ! Ils vont suivre tous les rites religieux, présentation au temple, circoncision, offrande d’animaux, limitée comme leurs moyens de jeunes pas encore mariés. Et Jésus de retour en Galilée, grandissant, devenant fort, rempli de sagesse, plein de la grâce de Dieu. Tout bien comme il faut ! Et à douze ans, fuguant pour écouter les docteurs de la Loi dans le temple. Un enfant comme on aurait aimé : intelligent, gentil, sage, pratiquant ! Mais c’est l’évangile de l’enfance, Luc en rajoute juste un petit peu...
Nos enfants et nous sommes plein de contradictions et l’évangile les révèle. Mais Jésus en s’approchant de nous, nous autorise à les assumer.
Siméon et Anne
Mais venons-en à l’histoire d’Anne et Siméon, personnages clés de notre évangile du jour.
Ce sont deux personnages en marge du temple. Ni prêtre, ni rabbi, mais piliers du temple. Siméon est de toutes les célébrations mais semble avoir une vie extérieure alors qu’Anne est au temple jour et nuit. C’est une « sainte femme », veuve non remariée depuis des lustres donc admirable pour les standards sociaux de l’époque. Luc avait surtout besoin d’eux deux pour montrer qu’il existait dans le monde juif des gens extrêmement pieux qui pouvaient, en reconnaissant Jésus comme messie, participer à l’aventure de cette nouvelle Eglise. Le cantique de Siméon s’est sans doute transmis de témoin en témoin, mais personne n’a retenu celui d’Anne, peut-être a-t-elle tout simplement chanté un psaume ou repris celui de Siméon, mais son propos est le même.
Cela devrait nous faire réfléchir. Peut-être que l’Eglise ce n’est pas que le Conseil Presbytéral et le noyau dur de nos paroissiens. Peut-être qu’il se trouve des gens qui sont en marge de nos cercles restreints qui sont des pierres indispensables, incontournables de nos communautés et que nous aurions intérêt à les écouter, à les associer, à les suivre sur des chemins dans l’inconnu.
Siméon chante qu’il a vu le salut : Cet enfant est la source de la libération définitive, perspective pour aujourd’hui d’une vie indépendante des contraintes imposées par l’économie, les déterminants sociaux, les marqueurs qui nous enferment. Autonomie acquise en Christ. Tout est accompli, criera-t-il en mourant. C’est ce que veut dire Siméon quand il dit qu’il peut aller en paix, il peut mourir, il savait que cela allait arriver et maintenant, c’est bon, il lâche prise.
Ce salut est pour le monde. L’universalité du salut est une notion révolutionnaire pour la synagogue qui jusqu’alors résonnait dans le cadre du monde juif, dans une espèce d’entre soi où l’on ne se mélange pas. L’ouverture à l’universel se trouvait déjà chez Paul et dans les actes, Luc en raconte les effets. Et cela sera repris dans les évangiles. Sans oublier Israël, « pour sa gloire ». On dirait aujourd’hui, que le salut annoncé au monde fait parler en bien d’Israël. La bonne nouvelle, c’est quand même la suite de l’histoire du peuple de Dieu, du temps d’Abraham jusqu’à nous.
Aller en paix...
Frères et sœur, nous avons vécu certes un drôle de Noël, entre deux confinements où nous avons été pour de bonnes raisons coupés physiquement des autres, de notre famille même. Nous avons réentendu, en direct ou grâce aux ondes radio la nativité, ses lumières, ses couleurs, à travers nos yeux d’enfants émerveillés. Après des jours où on ne parle que de virus, de maladie, de mort parfois, de crise économique et de chômage, de terrorisme, nous repartons en paix, car nous avons vu le salut, comme Siméon, dans le bébé de la crèche. Ce qui nous attend dans les jours à venir n’est pas forcément drôle, mais dans les difficultés que nous allons rencontrer, nous sommes par avance consolés.
Bienheureux Siméon. Bienheureuse Anne. Alors nous pouvons chanter avec eux : Laisse-moi désormais, Seigneur aller en paix...
AMEN
BÉNÉDICTION ET ENVOIE
Car c’est à vous qu’est destinée la promesse, et à vos enfants ainsi qu’à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera
A celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire tenir sans tache devant sa gloire dans l’allégresse, au Dieu unique notre Sauveur par Jésus Christ notre Seigneur, gloire, grandeur, puissance et autorité, avant tous les temps, maintenant et à jamais.
Amen
Car c’est à vous qu’est destinée la promesse, et à vos enfants ainsi qu’à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera
A celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire tenir sans tache devant sa gloire dans l’allégresse, au Dieu unique notre Sauveur par Jésus Christ notre Seigneur, gloire, grandeur, puissance et autorité, avant tous les temps, maintenant et à jamais.
Amen